LE MARIAGE CHEZ LES CATHOLIQUES ET CHEZ LES MUSULMANS

 

   

Le Mariage catholique

 

Le mariage musulman
Le fondement Le don de soi, l'amour, la fidélité, le soutien sont les bases de cette union devant Dieu, indissoluble devant l'homme. Le libre consentement des deux parties sans différence entre l'homme et la femme.
Pièces à fournir Acte de naissance, des certificats de baptême, la liste des témoins, des certificats pour une personne veuve, une déclaration d'intention manuscrite. Un certificat de mariage civil.
La préparation Elle dure six mois et comporte cinq rencontres avec : le prêtre pour une prise de contact, un couple marié pour guider les futurs époux dans leur cheminement, plusieurs fiancés dans la même situation. Les familles se mettent d'accord sur la dot que le prétendant accorde à sa future épouse. Celle-ci est la propriété exclusive de la femme.
La cérémonie Le prêtre reçoit les consentements mutuels, prononce la bénédiction et proclame l'indissolubilité du mariage avant que les mariés signent le registre. Elle a lieu chez les parents de la mariée ou à la mosquée. En présence de l'Imam, la fiancée, accompagnée du père, du frère ou de l'oncle, est remise à l'époux. Le futur époux est accompagné de deux témoins. Les personnes présentes font office de témoins.

CHEZ LES MUSULMANS :

1° Les cérémonies nuptiales :

Le premier jour : El Henna. On offre le couffin du Sultan : une corbeille de mariage qui comporte des bijoux, des chemises et robes en soie, des parfums et du henné... Dans ce même couffin, la mariée renvoie des friandises avec trois poignées de henné pour maquiller la main droite de l'époux.

Le deuxième jour : Il est consacré à une série de préparatifs qui précèdent la grande cérémonie. Ce jour-là, le marié reçoit les "aides rendues" (Tateli ou Houroum), c'est-à-dire de la viande et des denrées que parents et amis donnent à la famille.

Les soirées : Elles sont marquées par des fêtes où se rendent en masse les gens, invités ou non, pour assister à un spectacle de danse (Tabbala) au son des hautbois (Ghita) et du tambour, aux jeux présentés par des troupes du théâtre populaire : Mellita, Toualeb ou Aouada.

La pratique rituelle d'Ez-Zitouna : Le marié, entièrement enveloppé dans son Houlé (couverture blanche en laine), guidé par son "Vizir" et accompagné par ses protégés, sa famille et celle de son épouse, fait la promenade rituelle autour de l'olivier sacré d'où il arrache les branches dont une partie est offerte à la mariée. Après quoi, sa mère lui attache les pieds par une ficelle rouge qu'on coupe après quelques pas. Ce geste a un sens précis : la fidélité et l'attachement à son foyer. Aussitôt le marié est entouré par tous les célibataires (filles et garçons) qui souhaitent trouver rapidement un partenaire. Il les fouettera tous avec des rameaux d'olivier sacré, symbole de bonheur et de fécondité. Ces rameaux sont gardés durant 7 jours dans la chambre des mariés.

2° La mariée au hammam

Avant son départ de la maison du père, la mariée est conduite tôt le matin au bain maure pour parfaire sa beauté. Lorsqu'elle est prête, fardée, parfumée de la tête aux pieds et habillée à ravir, on l'enveloppe dans son voile et elle repart chez elle, escortée de sa famille et de toutes ses amies.

Viennent ensuite les soins du visage. L'esthéticienne (Ez-Zeïna) masse du bout des doigts la figure de la mariée. Puis à l'aide de son pinceau, elle lui noircit les sourcils avec une pâte noire (Hargous) à base de clous de girofle. Elle lui maquille les yeux au khôl et lui donne du bétel (swek) à mâcher pour blanchir ses dents.

Le soir, des fêtes sont organisées en l'honneur de toutes les femmes qui ont pour tâche d'aider au maquillage. L'esthéticienne passe sa nuit à décorer avec art, au henné, les mains et les pieds de la mariée. Elle la pare de nombreux et somptueux bijoux en or : tiare (couichouich), boucles d'oreilles (khorès), fibules (khlal), bracelets (hédida, ménéguech et déblij), anneaux de pieds (khalkhal). Enfin, elle lui arrange les cheveux, généralement tressés en nattes sur lesquelles elle pique des pièces d'or qu'on appelle mahboub.

3° Le choix de la mariée

Lorsqu'une mère décide de marier son fils et qu'elle ne trouve pas un choix suffisant parmi ses amis ou dans des lieux tels que le hammam, elle délègue une matronne pour lui chercher une jeune fille et la renseigner sur son apparence, sa santé et le rang social de sa famille. Au Maghreb, la matronne est une femme d'un certain âge qui joue un rôle très important dans les premières relations entre deux familles, en vue d'un mariage. Vu son âge et sa fonction sociale, nul n'ose lui interdire son foyer. Elle a un don extraordinaire d'observation et une grande facilité d'élocution : c'est une véritable commère ! Elle dira par exemple : "Par Allah, je l'ai entendu parler, elle n'a ni sel, ni douceur dans sa parole" ou bien "Sa beauté égale le soleil et sa santé est celle d'une chamelle". Si elle veut dire du mal de la famille du garçon, il lui suffit de préciser que le rang social auquel il appartient ne correspond pas à celui de la fille car traditionnellement une fille ne peut épouser un homme dont le niveau social est inférieur au sien alors que l'inverse est admis.

4° La nuit nuptiale

Le dernier jour du mariage se caractérise par la présentation des nouveaux mariés au public. Il s'agit de la célébration traditionnelle de la beauté et de la grâce des mariés.

La "mariée reine" : coiffée d'un diadème surmonté de fleurs de jasmin, parée de ses plus beaux et riches bijoux, et vêtue d'une robe somptueuse, la mariée, silencieuse, est assise sur son trône au milieu de la cour. De temps en temps, l'esthéticienne dévoile le visage de l'Aroussa au milieu des youyous des femmes.

Le "marié roi" : sa marche est majestueuse, sa tête est haute et ses yeux sont mi-clos. Avant d'entrer dans la chambre nuptiale, il trempe son doigt dans un verre de miel qu'il offrira à son épouse qui en fera autant. Ensuite, il lui passe une bague au doigt, lui donne un baiser et s'en va. Quelques minutes après, il revient prendre son premier repas avec son épouse. Celui-ci commence toujours par un oeuf dur qu'on partage en deux. L'oeuf, étant blanc, évoque le bonheur, étant consistant, il est le symbole de la force, portant un germe, il est celui de la fécondité. Après ce dîner "royal", le mari quitte encore une fois la chambre pour aller recevoir les dernières recommandations et laisser le temps à son épouse de faire de même. Dès que la consommation du mariage est faite, il est d'usage que le mari fasse connaître sa joie : il la dit de sa fenêtre à son meilleur ami qui tire aussitôt trois coups de baroud... et ce sont de nouvelles réjouissances.

 

 

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